Carte de Cassini

(Dans le cercle rouge : la "Madrague de Ginas")

<< Je veux que la carte de mon royaume soit levée de même >>

Ces paroles fameuses prononcées par le Roi Louis XIV, prenant connaissance en 1747 des travaux cartographiques exécutés en Flandre par nos ingénieurs géographes en campagne, devaient donner le coup d'envoi au levé de la première carte topographique détaillée de la France entière.

Cette carte dite "Carte de Cassini" ou de l'Académie est à l'échelle de 1 ligne pour 100 toises (1/86400). Elle s'appuie sur le réseau géodésique que vient d'établir Jean Dominique Cassini et son fils Jacques de l'Académie Royale des Sciences, au cours des années 1683 à 1744.

En réalité, ce sont quatre générations de Cassini qui travaillent à la réalisation de cette carte qui mérite bien de porter leur nom.

Le levé sur le terrain est commencé en 1750 par Jacques-César-François dit Cassini de Thuy, et achevé en 1789 par Jacques Dominique son fils.

Les évènements liés à la Révolution retardent la publication des dernières feuilles qui ne sortent de presse qu'en 1815.

La carte comprend 154 feuilles entières de format 104 x 73 et 26 feuilles partielles de formats divers. Elle est imprimée par encrage manuel du cuivre gravé que l'on chauffe avant de le mettre au contact direct d'une feuille de papier légèrement mouillée au dos.

La feuille 123 et la partielle 124 concernent l'ensemble de notre région, y compris Marseille.

On y retrouve les noms de lieux parfois oubliés de nos jours, emplacement des batteries et des madragues, et si la représentation incomplète des routes et des chemins laissent de nombreux villages sans lien entre eux, il est intéressant par contre de constater l'étendue de la forêt de la grande colline qui couvre complètement les communes de Carry, Sausset et Châteauneuf.

Des loups hantent ces bois et il n'est pas rare qu'ils fassent des incursions jusqu'aux villages. Ce danger subsistera, jusqu'en 1851 où des récompenses seront données à ceux qui les captureront ou les détruiront.

Au-delà de Sausset, en allant vers la Couronne et Carro, les bois disparaissent faisant place à une zone aride. Il en est de même au-delà de la Redonne et Niolon en allant vers le Rove.

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